Au tournant des années 90, après la chute du mur de Berlin et du rideau de fer, au cours d'une rencontre organisée avec les cinéastes de l'Est enfin libérés de la censure totalitaire, un jeune documentariste hongrois déclara la chose suivante : "On a découvert qu'à la télévision on pouvait savoir tout ce qu'il se passe dans le monde (applaudissements libéraux…), mais des gens, de la vie des gens, on ne sait rien (murmures). Pour comprendre la vie des gens, il faut lire leurs romans ou voir leurs films." On voit bien là, je crois, la différence entre reportage TV (événements) et documentaire d'auteur (la vie des gens).
Le public tunisien ne s'y est pas trompé qui a transformé en vaste succès le coup d'essai du premier DOC A TUNIS en 2006. En cinq jours, ce premier festival consacré au cinéma documentaire international, a rassemblé plus de spectateurs qu'il n'en vient au "Cinéma du Réel" à Paris (qui dure dix jours et existe depuis plus de vingt ans). L'entrée gratuite n'explique sûrement pas tout ! Le public tunisien n'était-il pas plutôt en manque ? |