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CinemAfricArt
Samedi 5 avril à 15h / 18h / 21h
Tunisie / France

 

Hommage à Mustapha Hasnaoui

Le retour de l’enfant prodigue

« Les films de Mustapha Hasnaoui restent méconnus en Tunisie. Ce cinéaste originaire de Sfax, vit et travaille en France depuis plus de vingt ans où est il désormais côté comme l’un des documentaristes  importants. Ses films comme « Le Caire », « Mère et Fils » lui ont valu les plus hautes distinctions à Cannes et dans le monde. Curieusement, la consécration de « Margaret Garner » aux JCC 2006, n’a pas davantage donné aux médias tunisiens l’occasion de révéler la richesse et la diversité de son œuvre.
Mustapha Hasnaoui a longtemps bourlingué avant de commencer, à l’âge de 42 ans, une carrière de cinéaste. Son grand atout : une  cinéphilie à toute épreuve acquise au ciné-club de Sfax. Ainsi, le documentaire aura été pour lui, le cadre d’expression le plus approprié pour rester cohérent avec son engagement et son militantisme qu’il a converti à travers des films où un sens de l’analyse sociale et historique ainsi qu’une vision progressiste se conjuguent avec une dimension pédagogique soutenue par une exigeante recherche formelle. Son film sur le musicien d’avant-garde Max Deutsh, porte un titre qui pourrait, à lui seul, résumer tout l’itinéraire du cinéaste : « Le Pédagogue Rebelle ».
Cette rétrospective que DOC A TUNIS consacre aux films de Mustapha Hasnaoui, revêt donc une importance et un sens particuliers à l’heure où le succès d’un Abdellatif Kéchiche nous démontre spectaculairement que le potentiel des cinéastes tunisiens, pour peu qu’il trouve un encadrement porteur, peut jaillir de la manière la plus brillante et rejaillir par là même sur la Tunisie.
Par ce geste nous souhaitons également réhabiliter certaines valeurs dont la gauche tunisienne a été le fer de lance et dont les films de Hasnaoui, bien que tournés hors de Tunisie sur des sujets lointains, portent l’empreinte : les droits des femmes, l’importance de la question culturelle, la laïcité, les conflits de classes.
Pour toutes ces raisons, nous considérons cette rétrospective comme un des temps forts de cette troisième session. En effet, nous misons beaucoup sur le retour au pays de ce talentueux tunisien et espérons que son contact avec le public et les médias locaux, sera réparateur à plus d’un titre, autant pour les individus que pour notre cinématographie ».  

Hichem Ben Ammar (cinéaste, enseignant, directeur artistique de DOC A TUNIS)

 

Séance de 15h    

Les écrivains/ Ecriture sous surveillance  (1995) - 20 mn
1926. Le juge d'instruction classe le dossier de la plainte déposé contre un des plus grands écrivains égyptiens, Taha Hussein. 70 ans après, les procès se multiplient. Les plaignants fondamentalistes se référent à plusieurs lois qui interdisent l'atteinte à la morale et aux dogmes religieux, et à la Hisba, institution de droit public musulman, qui permet d'intenter une action en justice au nom de la communauté. Les créateurs sont contraints de parcourir les tribunaux de province, lieux de dépôt des plaintes, pour répondre de leur innocence contre l'accusation d'hérésie. 

Des Belles Etrangères, Palestine (1997) - 75 mn
Au fil des extraits des oeuvres et des réflexions livrées par les écrivains, nous appréhenderons la singularité de chacun dans sa manière de s'approprier la matière brute de la vie quotidienne, de la travailler et de la modeler dans sa création littéraire. La diaspora et l'occupation constituent le sédiment obsessionnel de la conscience palestinienne. Partant, sa littérature contemporaine ressasse les tragédies de l'exil, l'imaginaire développé quant au berceau ancestral, le fantasme du retour dans la maison originelle, celle que l'on abandonna précipitamment sans même éteindre le feu sous le thé.

Margaret Garner (2006) - 55 mn
Esclave, Margaret Garner est séparée de son mari par le maître blanc qui en fait sa maîtresse. En 1856, elle s'enfuit du Kentucky avec sa famille, mais ils finissent par être capturés dans l'Ohio. Son mari est pendu et Margaret Garner fait le terrible choix de tuer ses propres enfants plutôt que de les voir devenir esclaves un jour. En suivant l'interprète de Margaret, Denyce Graves, ce film explore, à travers la création de l'opéra et l'histoire du personnage central, la problématique des rapports raciaux aujourd'hui aux États-Unis. Construit autour du journal de bord d'un opéra "noir" et des difficultés propres à cette entreprise, le documentaire revient sur un épisode tragique de l'histoire américaine en le confrontant au vécu des interprètes principaux.

Séance de 18h    

 

Le Caire, mère et fils (2000) - 57 mn
Madame Fatma a 70 ans, l'histoire du pays a traversé celle de ce personnage qui tisse en filigrane un portrait de l'Egypte d'aujourd'hui. A la tête d'une exploitation agricole léguée par ses ancêtres, Madame Fatma égrène ses souvenirs d'autrefois et parcourt le domaine mis à mal par les grandes étapes de la Réforme agraire. Mais, surtout, le temps est venu de discuter avec son fils, en rupture depuis de nombreuses années avec sa famille, son milieu social et son pays. En visite dans la maison familiale, il revient sur le passé et, pour la première fois, affronte sa mère. Entre ces deux êtres s'établit un dialogue impossible auquel seul résiste l'amour entre une mère et son fils.

Quand la femme chante (2004) -52 mn
En Égypte, au lendemain de la Grande Guerre, la musique savante perd son influence et une musique plus légère emboîte le pas. La pensée moderniste trouve un écho auprès de femmes égyptiennes qui vont prôner la modernisation de la société et lutter pour leur reconnaissance sociale. Elles n'ont cessé de réclamer à la vue de tous, l'interdiction du mariage avant l'âge de 16 ans et sont allées encore plus loin en enregistrant des psalmodies du Coran. Le film traite de la femme, de son corps, de la modernité et du pouvoir et ce, à travers les chansons et le parcours de deux divas, Mounira Al-Mahdeya la plus grande chanteuse de l'entre-deux-guerres et celle qui l'a détrônée, Oum Kalthoum.

Séance de 21h    

 

Essyad musicien  (1993) - 52 mn
Évocation du parcours de l'une des personnalités de la musique contemporaine, le compositeur marocain Ahmed Essyad (né en 1938), élève de Max Deutsch, lui-même fils spirituel de Schoenberg. L'œuvre d'Essyad est le fruit d'une recherche musicale rigoureuse, unissant intimement la tradition romantique allemande et l'école de Vienne à celle de la musique arabo-berbère. Le film trace le portrait de l'artiste au travail, depuis la recherche de ses sources d'inspiration, les répétitions avec l'orchestre de Radio France ou bien encore le travail en étroite collaboration avec Bernard Noël, à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. Des entretiens avec Essyad et avec diverses personnalités du monde musical (Harry Halbreich, ex-directeur artistique du Festival de Royan, Gérard Condé, compositeur et critique au quotidien Le Monde et Alain Féron, compositeur et élève d'Essyad) complètent ce document.

 

Max Deutch, Pédagogue rebelle (1999) - 65 mn
Max Deutsch : figure de prophète que l’on révère et que l’on craint, musicien et pédagogue incontournable du siècle. Dans un montage d’archives d’une subtilité et d’une habilité rares, Mustapha Hasnaoui fait revivre cet ancien élève de Schoenberg, qui a marqué à son tour plus de 350 élèves…  À partir de documents d’archives et d’enregistrements lui donnant vie, Max Deutsch lui-même raconte les mutations musicales et historiques du siècle, avec, toujours, cette pertinence, cette ironie qui le caractérisent. Par ailleurs, ses anciens élèves Sylvano Bussotti, Eugène Kurtz et Luis de Pablo parlent de son enseignement, tandis que des séquences musicales (dont un inédit de Max Deutsch) ponctuent ce récit d’une vie dont “les maîtres furent Arnold Schoenberg et la guerre de 1914-1918”.

 

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